Un conte de Noël * ... LE PETIT CYPRÈS
LE PETIT CYPRÈS
Dans une pomme de pin, c'est là qu'il était né
Au gré d'un courant d'air, il s'était envolé
A Bethléem, il avait fini par tomber
Dans le creux d'un rocher, il s'était bien enfoncé.
Il était pressé de pousser au plus tôt
Car Dieu avait mis dans son cœur le désir de monter si haut
Que de la cime de ses branches, le ciel il aurait presque pu toucher
Afin d'être si près, si près de Lui.
Longtemps il avait attendu, mais rien ne semblait se passer sous terre
Au point qu'il crut bientôt qu'il allait se retrouver en poussière.
Mais dans la graine minuscule cela avait fini par bouger
Une petite chose avait enfin montré le bout du nez.
Il avait échoué dans un vaste Désert
Rien que du silence et de la solitude
Il ne s'y passait pas grand-chose pour le distraire
En dehors des moutons et de quelques bergers.
Comme il y avait une grotte au bout de son rocher
Le soir parfois ils venaient s'y rassembler
Au son de leurs flûtes, il aimait se balancer
Et il était persuadé que leurs louanges vers Dieu
Par lui un peu plus haut pouvaient s'élever.
Il se tenait telle une flamme ardente et pure
Qui sans se consumer ne cesse de brûler
Comme un doigt toujours vers le ciel orienté
Pour qu'à leurs cœurs, il puisse rappeler
Que c'est là-haut vers le Créateur qu'il faut se tourner
Quand vient à sonner l'heure de la prière.
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n jour, il vit des voyageurs approcher
Ils avaient l'air pressé, c'était l'hiver.
Dans le crépuscule, ils cherchaient un abri.
Quand il vit la petite, tout de suite il comprit
Elle était enceinte, le bébé était tout prêt d'arriver.
Au creux de son rocher, ils s'étaient enfin réfugiés.
Elle était si belle qu'il en eut le cœur tout remué
Une si petite enfant, pour vivre un événement si important.
Quand le moment fut venu et qu'Il se mit à crier
Avec l'âne et Saint Joseph, il fut bien soulagé.
A Suivre...
* Conte écrit par une moniale d'Orient