VI - Le petit cyprès
VI - Encore un petit peu de patience, et ce sera bientôt la fin de ce conte...
Nous avions quitté notre conte avec ces derniers mots :
"Ils furent tous les deux si étroitement liés..."
Qu'ensemble ils ne faisaient qu'une seule volonté.
Avec Celui qui jusque-là avait accepté de s'abaisser
Il était devenu dans son destin si près, si près de Lui.
Dans le tumulte de la rue, ils furent poussés dehors
Et sur ses épaules il pesait si lourd, si lourd
Qu'il aurait mille fois préféré avoir déjà été jeté au feu
Pour ne plus peser que le poids d'un peu de fumée.
Mais le Seigneur Jésus si tendrement l'étreignait
Que sûrement c'était ainsi qu'Ille voulait.
Trois fois sur le chemin ensemble ils sont tombés
Sur les grandes dalles rugueuses, tous deux s'effondraient
Et dans sa chair chaque fois un peu plus le bois s'enfonçait.
Mais Lui, comme un pantin désarticulé, toujours
Il s'avançait Solitaire au milieu d'une multitude de gens qui hurlaient
Drapé du manteau de celui qui foule au pressoir
Les gouttes devin de sa sainte ivresse coulaient sur son visage
Pour qu'à tout jamais soit scellée son Alliance par ce divin breuvage.
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orsque fut achevée cette folle danse
Et qu'au lieu des Épousailles ils furent arrivés
Sur la couche de ses Noces,
Il fut étendu Jamais alors il n'avait été si près, si près de Lui.
Et pour que cette Union par un signe soit manifestée
Leurs anneaux de trois clous furent forgés.
De toutes ses forces le marteau, dans ses mains, les enfonçait
Chaque frémissement de sa chair le petit cyprès les ressentait.
Alors comme un étendard triomphant ils L'ont dressé
Entre le ciel et la terre, l'Union était enfin consommée.
Jamais plus, là-haut le petit cyprès n'avait pensé se retrouver
Et à nouveau, vers Dieu, de tout son être pouvoir s'élancer.
Mais ce ne pouvait plus être comme avant
Car en deux pour Le pendre ils l'avaient coupé
De branches pour se balancer il n'en avait plus
Sinon ces deux bras immenses sur le monde étendu.
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a Mère debout, se tenait à ses pieds
Et ne pouvant sur son cœur le serrer
C'est sur la poutre de bois qu'Elle posa doucement la main
Car pour Elle à ce moment Ils ne faisaient vraiment plus qu'Un.
Alors tout bas le Seigneur dit au petit cyprès
Juste pour lui, comme pour que personne n'entende
«Vois, ton souhait maintenant est exaucé...
A Suivre... avec le dernier épisode !
* Conte écrit par une moniale d'Orient