De MAÏTI GIRTANNER :

"Même les bourreaux ont une âme"

“Je suis à Paris, je voudrais vous voir.”

L’homme parlait en allemand. Je reconnus sa voix aussitôt. Nous étions en 1984 et je l'avais pourtant entendue pour la dernière fois quarante ans plus tôt, en février 1944. Mais il n'y avait aucun doute, c'était lui : Léo, un médecin allemand de la Gestapo qui m'avait retenue enfermée durant plusieurs mois, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ses traitements sévères m'avaient presque laissée pour morte, enfermant mon corps dans une résille de douleur dont, aujourd'hui encore, je reste prisonnière.

Léo à Paris. Mon bourreau à ma porte. Que me voulait-il ? Le choc de sa voix réveilla en une fraction de seconde un passé dont je pensais avoir tourné la page. J'eus l'impression que la maison s'écroulait sur ma tête. Je me revis jeune fille de dix-huit ans poussée par les circonstances à entrer en Résistance. (Texte de la 4^ème de couverture)

w Ce livre m’ayant si fortement touchée, je l’ai présenté autour de moi, et maintenant je vous le présente.

J’en avais lu quelques témoignages et je le vois en vitrine d'une librairie. Ce visage me fascine, m’attire ! Sans attendre, je rentre dans la librairie et l’achète. Je le pose bien en vue à la maison. J’ai un peu peur de l’ouvrir : la guerre, la gestapo, une résistante arrêtée… Oh là, là ! Jamais je ne pourrai le lire !

Semaine de Noël… je l’ouvre ! Je découvre un livre passionnant, très bien écrit, facile à lire, d’une grande pudeur, un témoignage d’amour dans un destin hors du commun. Tout le livre est éclairé d’une flamme qui brûle dans la nuit...

[MAÏTI GIRTANNER est née en Suisse le 15 mars 1922. Elle vit aujourd'hui entre la région parisienne et la Vienne]

Couverture : Maïti Girtanner en 1942.

"Même les bourreaux ont une âme"

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